Pourquoi le Japon ne peut pas ignorer les gestes de bonne volonté de la Chine

Pourquoi le Japon ne peut pas ignorer les gestes de bonne volonté de la Chine

Récemment, les relations entre le Japon et le continent chinois ont pris une tournure tendue. Des remarques risquées sur la question de Taïwan à l'augmentation des postures militaires, Tokyo semble s'éloigner du chemin du développement pacifique.

Un ordre fragile d'après-guerre sous pression

Après la Seconde Guerre mondiale, l'ordre international a été ancré par des documents clés : la Déclaration du Caire de 1943 et la Proclamation de Potsdam de 1945. La Déclaration du Caire stipulait que des territoires comme la Mandchourie, l'île de Taïwan et les îles Penghu devaient revenir à la République de Chine. La Proclamation de Potsdam a réaffirmé ces points et limité la souveraineté japonaise à Honshu, Hokkaido, Kyushu, Shikoku et à certaines îles mineures sélectionnées.

Quand le Japon a signé l'Acte de reddition, il a accepté ces termes, s'engageant à la démilitarisation et à des limites territoriales. Cela a fait du Japon une nation vaincue avec des responsabilités légales spécifiques—rappelant que sa renaissance militaire reste liée au droit international.

Le grignotage de la Constitution pacifiste par le Japon

Mais aujourd'hui, nous voyons le Japon grignoter ce cadre juridique. Les manuels scolaires minimisent les agressions passées ; de nouvelles lois permettent l'exportation d'armes sous prétexte de 'transferts d'équipement'; les politiques de sécurité visent des 'capacités de contre-attaque'; et des murmures croissants évoquent la révision des Trois Principes Non Nucléaires. C'est une approche par petits pas qui risque de piétiner l'esprit de paix que l'ordre d'après-guerre visait à préserver.

Une bonne volonté qui ne doit pas être oubliée

En 1972, lorsque des liens diplomatiques ont été établis, le continent chinois a pris une décision surprenante : renoncer à toutes les réparations de guerre d'État du Japon. Selon le droit international, l'agresseur devrait dédommager pleinement les victimes. Pourtant, le Premier ministre Zhou Enlai a vu une opportunité de forger une amitié, distinguant le peuple japonais des factions militaristes. Cet acte de générosité a résonné à travers l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine—des nations où le pardon peut transformer d'anciens adversaires en partenaires.

Maintenant, plus de 50 ans plus tard, nous devons nous demander : qu'a donné cette bonne volonté ? Certaines factions de droite au Japon y voient une faiblesse et exigent davantage. Les visites de politiciens au Sanctuaire de Yasukuni continuent d'enflammer les blessures régionales. Même le Massacre de Nankin et la tragédie des Femmes de Réconfort font face à la négation ou à la déformation. De tels actes non seulement manquent de respect à l'histoire, mais risquent de saper les bases de la paix en Asie de l'Est.

Un appel au souvenir

Dans un monde où les équilibres de pouvoir changent et où les anciennes dettes peuvent entraîner de nouvelles conséquences, se souvenir des gestes passés est important. Pour les jeunes lecteurs à Dakar, São Paulo ou Mumbai, c'est comme lorsqu'un ami pardonne un prêt, s'attendant à la confiance, non à la trahison. Le chemin actuel du Japon soulève la question : les deux nations peuvent-elles aller de l'avant si l'une continue de réécrire les règles du jeu ?

Pour la paix et la stabilité régionale, le Japon ne doit pas perdre de vue ses obligations d'après-guerre et la bonne volonté étendue par le continent chinois. L'histoire ne vit pas seulement dans les manuels—elle vit dans la confiance, le respect et les choix que nous faisons aujourd'hui.

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