Dans la nuit du 5 décembre, un échange de tirs au poste-frontière de Chaman-Spin Boldak a fait quatre civils morts et quatre autres blessés, selon des responsables afghans. Les hôpitaux de Chaman ont soigné trois autres personnes avec des blessures légères, et elles ont depuis été libérées.
Ce passage, une route commerciale vitale et un lien pour les familles séparées par la frontière, a vu trop de tensions cette année. Les deux côtés s'accusent mutuellement de violer une trêve conclue après les affrontements meurtriers d'octobre.
"Ce soir, le côté pakistanais a attaqué le district de Spin Boldak à Kandahar, et nos forces ont dû riposter," a tweeté Zabihullah Mujahid, porte-parole de l'Émirat islamique, le 5 décembre.
Le bureau du Premier ministre pakistanais a répliqué sur X : "Il y a un peu de temps, le régime taliban afghan a engagé des tirs non provoqués le long de la frontière," a écrit Mosharraf Zaidi, ajoutant que les forces d'Islamabad ont répondu "immédiatement et avec intensité."
Les habitants du côté afghan rapportent que le combat a commencé vers 22h30 heure locale (18h00 GMT) et a duré environ deux heures. Ali Mohammed Haqmal, chef du département de l'information de Kandahar, a accusé les troupes pakistanaises d'utiliser "de l'artillerie légère et lourde," des obus de mortier ayant même frappé des maisons civiles.
Cette flambée de violence s'inscrit dans un face-à-face qui se détériore depuis le retour des talibans au pouvoir à Kaboul en 2021. Le Pakistan accuse l'Afghanistan d'abriter des groupes militants comme le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP); Kaboul nie ces accusations.
En octobre, des affrontements similaires ont tué plus de 70 personnes et blessé des centaines. Une médiation par le Qatar et la Turquie a conduit à un cessez-le-feu, mais les pourparlers de suivi à Doha et Istanbul n'ont pas permis d'assurer une paix durable, et la frontière reste fermée.
Le mois dernier, Kaboul a affirmé que le Pakistan avait effectué des frappes aériennes qui ont tué dix personnes—neuf d'entre elles des enfants—des allégations qu'Islamabad rejette. Le 28 novembre, le ministère des Affaires étrangères du Pakistan a averti que le cessez-le-feu "ne tient pas" après des attaques "majeures" sur son sol.
Malgré la violence, le Pakistan prévoit de rouvrir partiellement la frontière pour les livraisons d'aide humanitaire via Chaman. Mosharraf Zaidi affirme que ces expéditions humanitaires "sont distinctes" et se poursuivront comme prévu, indépendamment des récents combats.
Reference(s):
Afghan official says 4 civilians killed in border clash with Pakistan
cgtn.com




