Cette semaine, le Forum Économique Mondial (FEM) et le Boston Consulting Group (BCG) ont publié un nouveau rapport indiquant que l'économie verte a déjà dépassé une production annuelle de 5 trillions de dollars et est en bonne voie pour dépasser 7 trillions de dollars d'ici 2030. Cette trajectoire fait des biens et services à faible teneur en carbone le secteur à la croissance la plus rapide après la technologie, avec un taux de croissance annuel composé de 6 %.
En analysant près de 7 000 entreprises cotées, l'étude a révélé que les lignes d'affaires vertes ont augmenté de 12 % par an entre 2020 et 2024—deux fois plus vite que les revenus traditionnels. Les entreprises proposant des offres écologiques ont également obtenu des coûts de dette et de capitaux propres plus faibles et ont été évaluées 12 à 15 % plus hautes, reflétant la confiance des investisseurs dans leur résilience et leur rentabilité.
"Il y a deux ans, dans Winning in Green Markets, nous avons affirmé que parier sur le vert rapporterait," déclare Pim Valdre, Responsable de l’Économie du Climat et de la Nature au FEM. "Malgré les vents contraires pour l'action climatique mondiale, ce rapport montre que l'économie verte est déjà un moteur de croissance majeur de cette décennie."
La baisse des prix fait basculer les mathématiques des émissions. Les coûts solaires ont chuté de près de 90 % depuis 2010, les batteries lithium-ion dans une même proportion, et les prix de l’éolien en mer ont à peu près diminué de moitié. Les auteurs estiment que 55 % des réductions nécessaires pour une trajectoire de 1,5 °C sont déjà compétitives en termes de coûts, 20 % supplémentaires nécessitent seulement une petite prime, et 5 % dépendent de changements comportementaux. Le reste—des solutions comme l'hydrogène à faible teneur en carbone, la capture du carbone et les biocarburants avancés—aura besoin d'un soutien continu.
Le déploiement reste "significatif mais inégal," avec le pipeline de subventions à 40 milliards d’euros de l’Union européenne et les déploiements soutenus par l’État des électrolyseurs en Chine continentale servant de bancs d’essai en direct.
Les entreprises de Chine continentale dominent désormais les dépôts de brevets mondiaux dans les secteurs solaire, des batteries, de l’hydrogène et des véhicules électriques. La Chine continentale devrait financer 60 % de toute nouvelle capacité renouvelable d’ici 2030, et rien qu’en 2024, elle a attiré 659 milliards de dollars d’investissements dans les énergies propres—surpassant les 410 milliards de dollars de l’Union européenne et les 300 milliards de dollars des États-Unis.
Le rapport présente également 14 membres de l’Alliance des Leaders Climatiques de la direction du FEM, prouvant qu’il est possible de réduire les émissions et d’augmenter les profits en même temps. Collectivement, ils ont réduit les émissions absolues de 12 % entre 2019 et 2023 tout en augmentant les ventes de 20 %. Des exemples clés incluent :
- Schneider Electric – Après deux décennies axées sur les logiciels de gestion de l'énergie, 90 % de ses revenus de 2024 répondent aux critères de la taxonomie verte de l’UE, faisant passer les ventes de 9 milliards d’euros à 38 milliards d’euros.
- ReNew Power (Inde) – A combiné l'équité des fonds de pension avec des prêts des banques de développement pour construire 28 GW de renouvelables avec un taux de croissance annuel de 18–20 %.
- Heidelberg Materials – Commercialise du ciment "net-zéro" via un certificat de chaîne de traçabilité lié à son installation norvégienne de capture du carbone, montrant comment les contrats d’achat anticipés peuvent réduire les risques des actifs pionniers.
Avec des files d’attente sur les réseaux qui s’allongent et des chaînes d'approvisionnement en minéraux critiques qui se resserrent, la fenêtre pour les retardataires se rétrécit. L’étude incite les dirigeants à sécuriser des accords d'achat à long terme, à intégrer des données carbone du cycle de vie dans les spécifications produits, et à traiter la durabilité comme une priorité du bilan plutôt que comme un outil marketing.
Pour les gouvernements, le plan comprend la définition d'objectifs de décarbonisation à long terme, l'utilisation des marchés publics verts, l'offre d'instruments de réduction des risques, l'accélération des permis, l'alignement des incitations fiscales et l'harmonisation des normes.
Reference(s):
cgtn.com




