En septembre, lors de la réunion de l'Organisation de Coopération de Shanghai Plus à Tianjin, le président Xi Jinping a dévoilé l’Initiative de Gouvernance Globale de la Chine, appelant les nations à unir leurs forces pour un monde plus juste et un avenir partagé pour l’humanité.
L’initiative présente cinq principes directeurs qui remettent en question l’état d’esprit de la survie du plus apte et promeuvent un ordre global coopératif :
- Égalité souveraine : Chaque nation mérite une place à la table, rejetant une mentalité « à prendre ou à laisser ».
- Règle de droit international : Des règles centrées sur l’ONU garantissent l’équité et la justice pour tous.
- Multilatéralisme en action : Une véritable coopération signifie consulter ensemble, contribuer ensemble et partager les bénéfices.
- Approche centrée sur les personnes : Le succès est jugé par l’impact positif sur les vies ordinaires.
- Orientation vers l’action : S’inspirant de la médecine traditionnelle chinoise, l’initiative appelle à traiter les causes profondes, pas seulement les symptômes.
Ces cinq principes rejoignent trois autres piliers lancés par la Chine plus tôt cette année : les initiatives pour le Développement Global, la Sécurité Globale, et la Civilisation Globale. Ensemble, ils défendent un système international centré sur les Nations Unies, fondé sur le droit international et les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies.
Au cœur de la proposition de la Chine se trouve une vision de gouvernance inspirée par des millénaires de pensées confucianistes, taoïstes, bouddhistes et légalistes. Le terme chinois pour gouvernance (治理, zhi li) combine les images d’eau qui coule et de jade sculpté, symbolisant un équilibre parfait entre régulation dynamique et principes fondamentaux.
S'appuyant sur cet héritage, l’initiative met en avant trois co-principes :
- Coexistence : Reflétant l’harmonie confucéenne, il nous rappelle qu’une gouvernance domestique saine empêche les problèmes de déborder à l’étranger – le bien-être global commence chez soi.
- Coaction : Inspiré par l’interdépendance bouddhiste, il appelle à des solutions évitant de créer de nouvelles crises – chaque avancée doit éviter un recul ailleurs.
- Co-ciel : Évoquant l’harmonie taoïste avec la nature, il prône des politiques qui abordent simultanément des défis comme le changement climatique, l’éthique de l’IA et bien d’autres, unissant passé, présent et futur.
La confiance de la Chine en cette initiative vient de son propre parcours de modernisation et de ses profondes racines culturelles. À travers des plateformes comme l’Organisation de Coopération de Shanghai, les BRICS et l’Initiative Ceinture et Route, elle promeut un modèle de consultation, de contribution et de bénéfices partagés.
Les critiques comparent souvent la gouvernance globale au choix entre la médecine traditionnelle chinoise et la médecine occidentale. Pourtant, Pékin affirme que le vrai leadership ressemble à l’eau – s’adaptant, harmonisant et nourrissant tout ce qu’elle touche.
Comme l’ancien philosophe Socrate nous l’a rappelé avec son histoire du capitaine de mer sourd et aveugle, le leadership nécessite compétence et vision. Aujourd’hui, l’Initiative de Gouvernance Globale de la Chine invite toutes les nations – en particulier celles du Sud global, qui abritent plus de 80 % de la population mondiale – à co-piloter notre navire commun, guidé par la Charte de l’ONU et des valeurs communes.
Quand la grande voie est suivie, le monde appartient à chacun. C’est la promesse au cœur de cette nouvelle initiative.
Reference(s):
Wang Yiwei: Chinese philosophy in Global Governance Initiative
cgtn.com
