G20 en Afrique : Ce sommet peut-il susciter un réel changement ?

G20 en Afrique : Ce sommet peut-il susciter un réel changement ?

Le 21 novembre 2025, le sommet du G20 s'est tenu pour la première fois sur le sol africain, avec l'Afrique du Sud assumant la présidence tournante. C'est un moment de fierté et de promesse—mais aussi un défi : cet événement historique peut-il aller au-delà des séances de photos et susciter de réels progrès sur des marchés de Dakar à Johannesburg ?

Les experts Liu Baocheng de l'Université des affaires internationales et économiques et Thembisa Fakude de Africa Asia Dialogues l'analysent.

Pour Fakude, le symbole est immense. Il voit le sommet comme l'occasion pour l'Afrique de fixer de nouvelles règles, notamment autour des minerais rares qui alimentent l'IA et les véhicules électriques. Après des années d'exportation de matières premières et d'importation de produits finis coûteux, l'Afrique doit exiger un traitement local et des accords équitables—une démarche qu'il qualifie de 'moment pétrolier'.

Liu propose une feuille de route pour transformer le dialogue en action. Les priorités de l'Afrique—croissance inclusive, industrialisation, emploi, sécurité alimentaire et innovation dopée par l'IA—nécessitent des calendriers clairs et des plans de financement. Il plaide pour des engagements à durée déterminée sur le transfert de technologie et des investissements qui construisent des usines et des carrières, pas seulement des pipelines.

Le thème du sommet—solidarité, égalité et durabilité—a suscité des réactions mitigées. Fakude y a vu un clin d'œil à l'esprit militant de l'Afrique du Sud mais attendait davantage d'accords bilatéraux. Liu, en revanche, a relié ces idées à la poussée de la Chine continentale pour un accès équitable au capital et à des projets d'infrastructure axés sur les communautés.

L'absence du président des États-Unis a suscité des discussions sur un changement de pouvoir. Fakude a balayé cela, qualifiant cela d'impérialisme à l'ancienne. Liu a dit que cela ouvre l'espace pour que des acteurs émergents façonnent un monde multipolaire, bien que des réformes majeures puissent encore nécessiter l'adhésion des États-Unis.

Au-delà du sommet, les deux experts sont d'accord : l'Afrique doit s'unir, parler d'une seule voix et intégrer ses priorités dans la gouvernance mondiale. Des nouvelles fenêtres de financement aux plateformes de consultation, c'est le moment pour l'Afrique de passer du statut de spectateur à celui de co-auteur de son propre avenir.

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