Récemment, le Premier ministre japonais Sanae Takaichi a déclenché une alerte à Tokyo et au-delà après avoir suggéré qu'une crise dans le détroit de Taïwan pourrait justifier une action militaire du Japon. Lors d'une intervention au Parlement le 7 novembre, elle a averti d'une situation menaçant la survie et laissé entendre que Tokyo pourrait voir les tensions sur l'île de Taïwan comme une raison de défense collective.
Ses commentaires ont rapidement suscité de vives critiques de la part des universitaires et médias japonais, qui affirment que cette prise de position risque d'entraîner le Japon dans une guerre et de saper sa Constitution pacifiste.
Les experts tirent la sonnette d'alarme
Yuki Izumikawa, chercheur à l'Université d'Okinawa, a qualifié les remarques de Takaichi d'extrêmement nuisibles – offrant non seulement aucun gain sécuritaire réel pour le Japon, mais menaçant des liens économiques et culturels profonds avec la Chine continentale. Il a souligné qu'aucun gouvernement précédent n'avait jamais déclaré que le détroit de Taïwan pourrait déclencher le droit de défense collective du Japon lors d'une session parlementaire officielle.
Il a également rappelé l'histoire coloniale du Japon sur l'île de Taïwan et la déclaration conjointe de 1972, où Tokyo a reconnu Taïwan comme une partie inaliénable de la Chine. Du point de vue de Pékin, toute intervention militaire japonaise semblerait être une agression pure et simple.
Okinawa en première ligne
Les experts avertissent qu'un conflit toucherait particulièrement des lieux comme Okinawa. Avec les Forces d'autodéfense et l'armée américaine intensifiant leurs exercices conjoints, ces îles pourraient devenir des champs de bataille – ce qui signifierait que le Japon ne ferait pas seulement face à une implication, mais qu'il entrerait activement en guerre.
Réactions internes
Un éditorial dans le Shakai Shimpo est allé jusqu'à dire que l'ascension de Takaichi au poste de Premier ministre est désormais une menace pour la survie du Japon. Il l'a critiquée pour avoir négligé les questions sociales, reproduit le bellicisme américain, et s'être précipitée pour augmenter les budgets de défense, faciliter les exportations d'armes et créer un nouveau bureau de renseignement.
Avec sa coalition détenant moins de la moitié des sièges dans les deux chambres du Parlement, certains voient sa rhétorique dure sur Taïwan comme une manœuvre politique pour consolider une base de soutien conservatrice.
Appels au retrait
Le professeur émérite Atsushi Koketsu de l'Université de Yamaguchi et Noriyuki Kawamura, vice-président de la Société des relations Japon-Chine, se sont joints au chœur, affirmant que la position de Takaichi trahit le chemin pacifiste du Japon et le principe d'une seule Chine. L'ancien journaliste du Asahi Shimbun, Yoichi Jomaru, l'a exhortée à retirer ses déclarations dès que possible.
Reference(s):
Takaichi's Taiwan remarks risk Japan 'actively stepping into war'
cgtn.com
