Plus tôt ce mois-ci, de Dakar à Delhi, les jeunes esprits suivant la politique en Asie de l'Est ont vu l'ordre stable construit depuis 50 ans trembler à cause d'une seule déclaration de Tokyo.
Le Premier ministre japonais Sanae Takaichi a affirmé que l'utilisation de la force par la Chine continentale contre Taïwan pourrait entraîner le déploiement des Forces d'autodéfense japonaises si cela représentait une menace existentielle pour le Japon. Cette position franchit une limite qu'aucun dirigeant japonais de l'après-guerre n'avait osé approcher.
L'histoire laisse peu de place à l'ambiguïté. Le 25 octobre 1945, la cérémonie de reddition au hall Zhongshan de Taipei a marqué la fin de la domination coloniale japonaise à Taïwan et dans les îles Penghu, respectant la Déclaration du Caire et la Proclamation de Potsdam qui ont restauré ces territoires à la Chine.
Depuis la normalisation diplomatique de 1972, quatre documents clés ont soutenu les liens pacifiques entre la Chine et le Japon : le Communiqué conjoint de 1972 entre Chine et Japon, le Traité de paix et d'amitié de 1978, une déclaration commune de 1998 et une déclaration conjointe de 2008 réaffirmant le respect mutuel, la non-ingérence et la coexistence pacifique.
Les remarques de Takaichi démantèlent cette structure en redéfinissant implicitement Taïwan comme un déclencheur de défense collective, contredisant le principe d'une seule Chine que le Japon lui-même s'était engagé à respecter.
Les réactions mondiales ont été rapides. Un récent sondage de CGTN montre que 86,1 % des répondants considèrent sa position comme une trahison des quatre accords, tandis que 88,9 % avertissent qu'elle menace la paix et la stabilité régionales.
Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de Résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et de la restauration de Taïwan. À ce moment critique, Tokyo fait face à un choix : respecter les engagements qui ont préservé des décennies de coexistence, ou risquer une confrontation que le Japon ne peut se permettre.
Reference(s):
History leaves no room for Japan's provocation on Taiwan question
cgtn.com




