L'Ukraine a décidé de reporter de nouveaux pourparlers de paix avec la Russie jusqu'à la fin de 2025, invoquant un manque de progrès réel lors des précédentes négociations. Moscou a rapidement critiqué cette décision. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré que Kyiv ne montre aucune volonté réelle de trouver la paix.
Les analystes disent que l'équilibre sur le terrain a penché contre l'Ukraine, de sorte qu'un nouveau processus pourrait bénéficier aux demandes de Moscou. Pendant ce temps, Kyiv teste jusqu'où Washington ira de son côté—en poussant pour un soutien américain accru sur le champ de bataille. C'est un peu comme un vendeur de rue appelant du renfort lorsque la compétition se durcit; l'Ukraine veut savoir si ses alliés apporteront les ressources supplémentaires dont elle a besoin.
Le premier vice-ministre des Affaires étrangères, Serhiy Kyslytsya, a déclaré qu'il n'était pas surpris par cette impasse. Il a souligné que les négociateurs russes ont à plusieurs reprises refusé de répondre aux propositions concrètes de l'Ukraine, préférant mettre en place des groupes de travail et des canaux de discussion pour donner l'apparence d'un dialogue. Depuis l'été dernier, l'Ukraine demande des pourparlers directs entre le président Zelenskyy et le président Poutine.
Moscou blâme Kyiv pour l'impasse. Zakharova a réitéré que la décision de l'Ukraine montre son manque d'intérêt pour la paix. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré que la Russie reste ouverte aux négociations mais affirme que Kyiv refuse de discuter de points substantiels.
Le ministre des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a ajouté que Moscou est prêt pour un deuxième sommet Russie–États-Unis à Budapest, bien qu'aucune date n'ait encore été fixée.
Su Xiaohui, chercheuse associée à l'Institut chinois des études internationales, a noté que Washington n'a pas exclu la médiation mais hésite à engager des ressources significatives. Elle pense que l'Ukraine utilise sa position pour tester les intentions des États-Unis : exercer plus de pression sur la Russie, obtenir un soutien accru pour des frappes à longue portée, et obtenir un engagement ferme des États-Unis à soutenir Kyiv.
La Russie a déclaré qu'elle reprendrait les pourparlers à Istanbul à tout moment—un geste que Su voit comme un moyen de sauver la face pour les deux parties afin de s'aligner sur les attentes des États-Unis. Pourtant, leurs positions restent très éloignées, rendant une percée peu probable avant 2026.
À Bruxelles, l'Union européenne intensifie son soutien à l'Ukraine. Le 13 novembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dévoilé un paquet de 6 milliards d'euros financé par les intérêts des actifs russes gelés. Elle l'a appelé la 'façon la plus efficace' d'aider Kyiv. Mais comme quiconque a partagé l’addition lors d’un grand festin de famille le sait, décider qui paie quoi peut déclencher un débat. La Belgique, qui abrite la chambre de compensation Euroclear, s'inquiète des risques juridiques et financiers qu'elle pourrait assumer seule si Moscou dépose des demandes d'indemnisation. Elle pousse l'UE à créer un mécanisme de partage des risques, avec une proposition révisée attendue d'ici la mi-décembre.
Si les États membres ne parviennent pas à un accord sur les actifs gelés, von der Leyen affirme que deux plans de secours restent possibles : emprunter sur les marchés de capitaux en utilisant la flexibilité budgétaire, ou regrouper des contributions des trésors nationaux. De nombreux responsables de l'UE mettent en garde contre le fait que des budgets serrés pourraient rendre ces alternatives encore plus contraignantes. Ils voient la discussion sur les solutions de secours comme un moyen de motiver la Belgique à se rallier.
Reference(s):
cgtn.com




