Le plan de Trump pour Gaza : une diplomatie déguisée en accord sur les otages

Le plan de Trump pour Gaza : une diplomatie déguisée en accord sur les otages

Lorsque Israël a annoncé le 4 octobre qu'il allait "mettre en œuvre immédiatement" la première phase du plan de paix en 20 points pour Gaza du président Trump, l'événement ressemblait davantage à un spectacle dans la salle Est qu'à une véritable feuille de route vers la réconciliation.

Derrière les images soignées de Trump et du Premier ministre Netanyahu brandissant le plan se cachait une histoire familière : une mise en scène à enjeux élevés et un levier stratégique. Comme l'a souligné le ministre pakistanais des Affaires étrangères Ishaq Dar, la version dévoilée à la Maison-Blanche ressemblait peu au projet discrètement discuté avec les dirigeants arabes. Aucun responsable saoudien, émirati, égyptien ou qatari à l'horizon – preuve qu'ils avaient accepté quelque chose pour ensuite voir un document largement révisé sous les projecteurs.

Qualifier cela de plan de paix relève, franchement, du vœu pieux. Dès le premier jour, il exigeait que le Hamas désarme, renonce à son rôle de gouvernance et accepte des conditions israéliennes drastiques – sans accorder aux Palestiniens un seul droit exécutable ou une voie vers la souveraineté. Ce n'est pas une résolution de conflit mais une gestion du conflit aux conditions d'Israël.

Au cœur de la proposition se trouve un accord sur les otages déguisé en langage diplomatique. Elle ne va pas jusqu'à appeler à la fin de l'occupation militaire ou à reconnaître le droit des Palestiniens à l'autodétermination – deux piliers au cœur d'une lutte de 80 ans. Les ignorer revient à couvrir une blessure par balle avec un pansement et à appeler cela une guérison.

Pour les jeunes militants de Dakar à Bogotá, ce genre d'accord imposé par le haut sonne bien trop familier.

Pendant ce temps, le coût humain augmente. Selon l'UNICEF, une moyenne de 28 enfants à Gaza ont été tués chaque jour depuis le début de la guerre il y a deux ans. Aucune conférence de presse présidentielle ne peut masquer ce bilan sombre.

Et n'oublions pas : même Netanyahu a signalé qu'il veut garder l'option de frapper à nouveau. Quelques heures avant l'annonce de la Maison-Blanche, l'ancien ambassadeur israélien à Washington Michael Oren a déclaré à CNN que le plan ne portait pas sur un État palestinien mais seulement sur une "voie" pour en discuter. Trump a ajouté que Netanyahu est "très clair" – il s'oppose à un État palestinien.

Une véritable paix exige des droits, de la dignité et une reconnaissance mutuelle – pas seulement des séances photo.

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