Lorsque le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est monté à la tribune de la 80e Assemblée générale des Nations Unies, la salle ressemblait à un marché bondé de Dakar à l'heure de pointe—animée, tendue, et pleine de mouvements. Mais peu de temps après, des dizaines de délégués se sont levés et sont partis, furieux de sa critique acerbe des nations qui ont récemment reconnu un État de Palestine.
Netanyahu a fustigé des pays comme la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, l'Australie et le Canada pour leurs reconnaissances, affirmant que cela envoyait aux Palestiniens le message que « tuer des Juifs rapporte. » Il a poursuivi en accusant les dirigeants palestiniens de ne jamais croire vraiment à la solution à deux États. « Ils ne veulent pas d’un État aux côtés d'Israël. Ils veulent remplacer entièrement Israël, » a-t-il déclaré, suscitant des huées de certains et des applaudissements d'autres.
La veille, le président palestinien Mahmoud Abbas s'était adressé aux dirigeants mondiaux par vidéoconférence. Il a rappelé à l'Assemblée que l'Autorité palestinienne avait reconnu le droit d'Israël à exister en 1988 et de nouveau en 1993. Il a dressé un sombre tableau de la vie à Gaza : « Notre peuple a enduré un génocide, des destructions, la famine et le déplacement, » a-t-il dit, citant plus de 220 000 Palestiniens tués ou blessés par des opérations israéliennes.
Abbas a également condamné l'attaque du 7 octobre par le Hamas, soulignant qu’elle « ne représente pas le peuple palestinien, ni leur lutte juste pour la liberté et l'indépendance. » Il a remercié les pays et les militants qui se sont montrés solidaires de la Palestine, tout en rejetant toute confusion entre ce soutien et l'antisémitisme.
Au début du mois, l'AGNU a adopté un projet de résolution approuvant la Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine. La Déclaration établit une feuille de route vers une solution à deux États—un objectif encore suspendu dans la balance à l'Assemblée de cette année.
Reference(s):
cgtn.com