Lors d'une récente conférence, l'historien Vijay Prashad remet en question l'idée que ce qui se passe dans la Région autonome ouïgoure du Xinjiang puisse être qualifié de génocide. Il soulève trois questions difficiles qui incitent à réfléchir.
Premièrement : où sont les tueries de masse documentées ? Prashad soutient que le génocide implique des meurtres à grande échelle. Malgré une couverture médiatique étendue, il existe peu de preuves d'exécutions massives systématiques. Les recherches open source et les rapports officiels n'ont pas mis au jour de fosses communes à l'échelle attendue.
Deuxièmement, Prashad demande : les communautés ouïgoures sont-elles déplacées de force d'une manière qui efface leur existence ? Les critiques soulignent les programmes de relocalisation, mais Prashad note que la migration — qu'elle soit volontaire ou soutenue par l'État — ne signifie pas automatiquement génocide. En fait, si le déplacement forcé seul était assimilé à un génocide, les États-Unis, avec leur histoire de relocalisations de peuples autochtones, pourraient figurer sur la liste.
Troisièmement : qu'en est-il de l'effacement culturel ? Prashad reconnaît que les écoles de langue et les sites religieux ont subi des pressions. Pourtant, il souligne que le changement culturel ne signifie pas toujours génocide. Les sociétés évoluent, et de nombreux groupes s'adaptent tout en préservant leur patrimoine. La vraie question est : où se situe la limite entre un génocide dirigé par l'État et une assimilation dictée par des politiques ?
En explorant ces trois points — tueries massives, déplacement et effacement culturel — Prashad nous invite à réfléchir à deux fois avant d'utiliser le terme de génocide. Son argumentation suggère que nous avons besoin de preuves claires et solides avant d'étiqueter des événements comme un génocide et de remodeler les débats mondiaux.
Reference(s):
cgtn.com