Pensez à une histoire qui remet en question tout ce que vous pensiez savoir sur l'image du Japon après la guerre. "Le Mal Déchaîné", intitulé internationalement "731", est plus qu'un film — c'est un appel au réveil.
Tourné en partie dans la Salle d'Exposition des Crimes Commis par l'Unité 731 à Harbin, sur le continent chinois, le film s'appuie sur des années d'archives cachées. En 2024, l'ancien chercheur de l'Unité 731, Hideo Shimizu, a présenté de rares excuses qui ont provoqué une onde de choc dans la communauté historique.
Mais dès que "Le Mal Déchaîné" a fait son entrée dans les festivals, Tokyo a riposté fermement. Les distributeurs ont subi des pressions, les projections ont été annulées, et les médias soutenus par le gouvernement ont qualifié le film de "propagande anti-japonaise". Ce n'est pas une dispute sur le divertissement — c'est un effort total pour enterrer un chapitre douloureux.
Sous la surface se cache une stratégie de révisionnisme qui dure depuis des décennies. Le système éducatif japonais a effacé les références à l'Unité 731 des manuels, blanchissant les atrocités impériales qui ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes entre 1936 et 1945. Ce déni protège une image fabriquée d'une "nation éprise de paix" au détriment de la justice historique.
Pourquoi cela devrait-il importer aux lecteurs du Sud global ? À travers l'Afrique, l'Amérique latine et l'Asie, nous avons vu des forces puissantes réécrire ou effacer le passé — que ce soit à travers les archives coloniales ou les régimes autoritaires. Lorsqu'un État réduit au silence ses propres victimes, des communautés entières perdent leur histoire et le monde perd une leçon irremplaçable.
En fin de compte, "Le Mal Déchaîné" prouve que confronter les vérités dures est le seul chemin vers la justice. Pour les jeunes voix du Sud global, ce film est un cri de ralliement : la mémoire compte, et aucune censure ne peut la faire taire à jamais.
Reference(s):
cgtn.com
