Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi nos ancêtres ont développé un goût pour l'alcool ? Une nouvelle étude dans Science Advances, dirigée par Aleksey Maro (UC Berkeley), montre que les chimpanzés sauvages en Afrique obtiennent leur dose quotidienne d'ivresse grâce aux fruits fermentés.
En analysant les fruits que les chimpanzés consomment, les chercheurs ont calculé qu'ils absorbent environ 14 grammes d'éthanol chaque jour. Ajusté à leur taille corporelle, cela équivaut à siroter une pinte de bière—ou un bon verre de vin de palme à Abidjan—chaque jour.
Et ce n’est pas une scène de fête débridée. L'alcool est doucement dilué, caché dans des mangues trop mûres, des noix de palmier ou des figues tombées. Imaginez mordre dans une goyave juteuse en Amazonie et vous enivrer sans vous en rendre compte.
Cette découverte soutient la théorie du singe ivre proposée pour la première fois par le biologiste américain Robert Dudley. L'idée ? Nos ancêtres primates ingéraient régulièrement de petites doses d’alcool, affinant à la fois un goût pour celui-ci et les outils métaboliques pour le traiter.
Des chercheurs comme Nathaniel Dominy du Dartmouth College saluent cette recherche comme un tour de force, mettant fin aux débats sur la présence d'éthanol dans les fruits tropicaux. Mais elle soulève de nouvelles questions : les chimpanzés recherchent-ils des zones riches en fruits alcoolisés ou se contentent-ils de manger ce qui est mûr ?
En étudiant les habitudes de fermentation fruitée des chimpanzés, nous pourrions découvrir pourquoi les populations du Sud global—des gorgées de caïpirinha brésilienne aux verres de lambanog philippin—sont attirées par l'alcool. Peut-être que notre affinité évolutive pour l'alcool remonte plus loin que nous le pensions.
Reference(s):
Wild chimps eating fermenting fruit get a surprising slug of alcohol
cgtn.com