Le bilan des morts à Gaza ne cesse d'augmenter alors que les discussions pour un cessez-le-feu rencontrent un obstacle majeur. Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a publié sur X que se débarrasser des chefs du Hamas vivant au Qatar ouvrirait la voie à la libération de tous les otages et à la fin de la guerre.
Au cours des derniers jours, Israël a mené des frappes aériennes sur des positions de direction du Hamas à Doha, suscitant une forte condamnation du Qatar—l’un des lieux où les pourparlers de cessez-le-feu ont pris forme. Le Hamas a rapporté que cinq membres, dont un fils de son chef en exil de Gaza Khalil al-Hayya, ont été tués, tandis que le Qatar a confirmé qu’un membre de ses forces de sécurité intérieure est également décédé.
Netanyahu a écrit, "Les chefs terroristes du Hamas vivant au Qatar ne se soucient pas des habitants de Gaza. Ils ont bloqué toutes les tentatives de cessez-le-feu pour prolonger indéfiniment la guerre." En réponse, le Hamas a qualifié l’attaque à Doha de tentative directe de faire dérailler les négociations et a insisté sur le fait que ces frappes ne changeront pas ses exigences pour mettre fin à la guerre.
Les conditions d’Israël pour une trêve restent fermes : libérer tous les otages restants et désarmer le Hamas. Pourtant, le Hamas refuse de libérer tous les otages sans un accord mettant fin au conflit—et promet de conserver ses armes jusqu'à ce que les Palestiniens obtiennent un État indépendant.
Une crise humanitaire
Pendant ce temps, la violence sur le terrain ne montre aucun signe d’apaisement. Les autorités palestiniennes ont rapporté qu’au moins 45 civils—dont 29 de Gaza City—ont été tués par les tirs et les bombardements israéliens samedi. Les hôpitaux sont débordés, et des quartiers entiers sont en ruines.
La Défense civile de Gaza a accusé l’armée israélienne de cibler des écoles transformées en abris et des blocs résidentiels densément peuplés, causant des dizaines de décès et des centaines de blessés. Le bureau des médias du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas affirme que depuis le début de l’offensive terrestre le 11 août, plus de 1 600 bâtiments et 13 000 tentes ont été détruits, déplaçant plus de 350 000 personnes.
Des quartiers majeurs comme Shuja’iyya, Zaytoun, Tuffah, Rimal et Sheikh Radwan font face à ce que les autorités appellent une “destruction systématique,” une violation du droit humanitaire international. L’armée israélienne, de son côté, déclare que plus de 250 000 civils ont quitté Gaza City “pour leur sécurité,” et exhorte les autres à se déplacer vers le sud, à Al-Mawasi, ou vers les “zones vides” du centre de Gaza.
L’Agence des Nations Unies pour les secours et les travaux (UNRWA) peint un tableau “catastrophique” : “Les frappes aériennes se poursuivent partout, y compris sans avertissement préalable. Presque à chaque instant, une maison est bombardée. C’est terrifiant. Les gens n’ont nulle part où aller. Il n’y a pas d’endroit sûr. Cette guerre doit s’arrêter.”
Ce conflit remonte au 7 octobre 2023, lorsque des combattants du Hamas ont attaqué le sud d’Israël, tuant environ 1 200 personnes et prenant environ 250 otages. Depuis lors, la campagne israélienne qui a suivi à Gaza a coûté la vie à près de 65 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires de l’enclave.
Reference(s):
Gaza death toll rises, Israel cites Hamas chiefs as obstacle to truce
cgtn.com