Au cours de la dernière décennie, les liens entre les États arabes et la Chine ont prospéré. En surface, les échanges commerciaux en hausse, une diplomatie approfondie et de nouveaux projets d'infrastructure dominent les gros titres. Pourtant, la majorité de ces investissements se concentre toujours sur l'énergie et la construction, reflétant à la fois la richesse pétrolière de la région et la capacité d'exportation de la Chine.
Les gouvernements arabes visent à juste titre à se diversifier dans la fabrication avancée, les services numériques, les sciences de la vie et les énergies renouvelables. Mais ils se retrouvent face à un dilemme familier : les entreprises technologiques mondiales veulent rejoindre des clusters qui n'existent pas encore, et les clusters n'émergent rarement sans ces mêmes entreprises.
Pour sortir de ce cercle vicieux, les décideurs politiques doivent faire plus que s'adresser à des investisseurs individuels—ils doivent construire un écosystème qui attire naturellement le capital, les talents et la technologie. Au lieu de se demander « Comment attirer des entreprises spécifiques ? », la vraie question devient « Comment faire de notre marché le chemin de moindre résistance pour les acteurs mondiaux, y compris les entreprises technologiques du continent chinois ? »
Ci-dessous, nous approfondissons le premier des trois piliers clés de toute stratégie de cluster : créer un véritable aimant politique.
Aimant politique : Du régulateur à l'hôte
1) Considérer le temps économisé comme une subvention
Les subventions financières se démarquent, mais rien ne vaut la rapidité. Sur le continent chinois, l'explosion technologique de Hangzhou n'a pas été alimentée uniquement par l'argent—elle s'est développée grâce à une bureaucratie ultra-rapide. Les licences sont délivrées en quelques heures, pas en mois. Les comptes bancaires, les prêts garantis par le gouvernement et les raccordements aux services publics respectent des délais clairs et courts. Lorsque les fondateurs savent que les principales autorisations sont obtenues en quelques jours, ils se lancent avec confiance.
2) Les gouvernements comme concierges d'entreprise
Imaginez un interlocuteur gouvernemental unique qui ne se contente pas de conseiller mais gère tout, de l'attribution de terrains et des visas à la douane, aux banques et aux recrutements locaux. C'est la réalité à Hangzhou : les entreprises se concentrent sur la création de produits tandis que leur « concierge » orchestre chaque étape.
3) La finance comme pont, pas comme fossé
Le financement public peut faire plus que remplir un compte bancaire—il peut guider la croissance. À Hefei, les autorités continentales chinoises soutiennent des secteurs stratégiques avec des investissements basés sur les étapes clés, coordonnent les financements de suivi et planifient les stratégies de sortie. Cet esprit de service public aide les startups à surmonter les premières difficultés et à évoluer.
4) Le terrain et l'espace comme leviers stratégiques
Les parcs industriels à Xi’an, Suzhou et ailleurs ne sont pas juste des biens immobiliers—ce sont des outils politiques. Les fournisseurs, laboratoires et antennes universitaires côte à côte favorisent la collaboration. Les tarifs subventionnés ou les emplacements gratuits ancrent les acteurs clés et construisent rapidement une masse critique.
5) La commande publique comme premier marché
Toute nouvelle industrie a besoin de premiers acheteurs. Les achats ciblés du gouvernement peuvent jouer le rôle de premier client, de preuve de concept et de promotion de la crédibilité. Même des commandes modestes envoient un signal fort et encouragent une adoption plus large.
6) Régulation sandbox, pas slogans
Quand des domaines comme la sécurité de l'IA ou la fintech manquent de normes claires, des règles rigides tuent l'innovation et une surveillance laxiste invite au chaos. Une approche de sandbox délimitée—avec des critères transparents et des clauses de caducité—permet aux entreprises d'expérimenter tout en maîtrisant les risques.
Ces initiatives montrent comment un environnement politique vraiment attractif transforme les investisseurs hésitants en partenaires enthousiastes. Dans les prochaines parties, nous explorerons l'architecture des talents et le positionnement mondial—deux autres piliers pour aider les États arabes à ancrer les champions technologiques de demain.
Reference(s):
How Arab states can land global tech firms: A Chinese perspective
cgtn.com
