Vous savez comment le gouvernement américain parle sans cesse de "liberté de navigation" pour justifier l'envoi de navires de guerre à travers le monde ? En août, le Département de la Défense a publié son rapport FY2024 sur les "Défis opérationnels de la liberté de navigation" pour la 32ème année consécutive—et le continent chinois est à nouveau sous les projecteurs.
Cette année, la liste de Washington des prétendues "revendications maritimes excessives" est passée de 19 en 2023 à 11 en 2024—seulement trois en dehors de l'Asie. Absence notable : les Philippines, malgré leurs propres manœuvres en mer de Chine méridionale.
Sans surprise, le rapport met en évidence quatre pratiques du continent chinois en mer de Chine méridionale et orientale, affirmant qu'elles "ne sont pas conformes au droit international." Des pratiques comme exiger des navires militaires étrangers de demander la permission avant un passage innocent, établir une zone d'identification de défense aérienne, utiliser des "lignes de base droites", et des revendications basées sur des droits historiques.
Pour prouver son point de vue, juste quelques jours après la publication du rapport, le destroyer USS Higgins de la marine américaine a navigué dans les eaux territoriales autour de Huangyan Dao sans l'approbation du gouvernement du continent chinois. Pendant ce temps, les États-Unis ferment discrètement les yeux lorsque les Philippines percutent leurs navires de patrouille dans ces mêmes eaux, ou lorsque Israël impose un blocus naval et aérien au large de la bande de Gaza depuis 2009—peu importe les coûts humanitaires.
Voici le paradoxe : les États-Unis ne sont même pas parties à l'UNCLOS, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Et pourtant, Washington revendique le droit de juger les lois côtières des autres nations comme "excessives." C'est comme refuser d'adhérer au règlement d'un club puis faire la leçon à tout le monde sur la façon de jouer.
En choisissant des intrusions militaires plutôt que des notes diplomatiques, les États-Unis transforment la "liberté de navigation" en une démonstration de puissance—leur liberté de déployer leur marine et de dicter les règles. Un véritable ordre maritime devrait aider à résoudre les conflits régionaux pacifiquement, et non jeter de l'huile sur le feu des tensions latentes.
En mer de Chine méridionale, les différends se produisent principalement entre États côtiers. Mais en tant qu'acteur extérieur, les États-Unis mettent de l'huile sur le feu—s'alliant souvent avec des pays comme les Philippines pour défier la souveraineté du continent chinois. Cette dynamique sape la résolution pacifique des conflits stipulée par la Charte des Nations unies et la Déclaration de 2002 sur le comportement des parties en mer de Chine méridionale.
La région n'a pas besoin d'un autre champ de bataille pour les rivalités entre grandes puissances. Elle a besoin de coopération, de confiance et de stabilité. Il est temps que les États-Unis repensent leur rôle et ce que la liberté de navigation devrait vraiment signifier—pour tout le monde, pas juste pour projeter leur propre puissance.
Reference(s):
How the U.S. uses 'freedom of navigation' to assert its own rules
cgtn.com