Et si nous vous disions que la modeste pomme de terre, l'une des principales cultures vivrières mondiales, doit son origine à la tomate ? Un groupe de chercheurs a découvert qu'il y a environ 9 millions d'années, un événement d'hybridation ancienne entre une plante ressemblant à la tomate et un parent de la pomme de terre a donné naissance au tubercule moderne.
L'équipe internationale, dirigée par des scientifiques de l'Institut de génomique agricole de Shenzhen en Chine continentale et de l'Université de Lanzhou, en collaboration avec des chercheurs du Canada et du Royaume-Uni, a analysé plus d'une centaine de génomes de pommes de terre ainsi que des échantillons de 56 parents sauvages. Leur découverte ? Toutes les pommes de terre portent un mélange équilibré de gènes des deux parents : la tomate et une espèce appelée Etuberosum.
En retraçant l'arbre généalogique de ces plantes, ils ont découvert que la tomate et Etuberosum se sont séparés il y a environ 14 millions d'années pour se réunir ensuite dans un mariage génétique il y a environ 9 millions d'années. Cette union a déclenché une réorganisation génomique qui a accidentellement créé un tout nouvel organe : le tubercule.
Les gènes clés pour la formation des tubercules proviennent également de chaque parent. Le gène SP6A, qui agit comme un interrupteur principal pour la production de tubercules, provient du côté tomate. Pendant ce temps, le gène IT1, essentiel à la croissance des tiges souterraines, a été hérité d'Etuberosum. Ensemble, ils ont rendu possible le tubercule emblématique de la pomme de terre.
Ce mélange génétique a non seulement donné aux pommes de terre une stratégie de survie souterraine — en stockant de l'eau et de l'amidon pour faire face à la sécheresse et au froid — mais a aussi alimenté leur adaptation dans des paysages variés, des champs en haute altitude aux jardins tropicaux.
Au final, une histoire d'amour végétale ancienne entre la tomate et Etuberosum a créé la pomme de terre que nous connaissons et aimons aujourd'hui, enrichissant sa diversité et sa résilience. Qui aurait cru qu'une touche de ADN de tomate suffisait pour faire de la pomme de terre un héros culinaire mondial ?
Reference(s):
cgtn.com