La dés-involution de la Chine : rompre le cycle de la concurrence acharnée

La dés-involution de la Chine : rompre le cycle de la concurrence acharnée

Imaginez un marché de rue à Dakar ou Delhi où les vendeurs baissent constamment les prix juste pour surpasser la concurrence. Cela semble être un avantage pour les acheteurs au début. Mais lorsque tout le monde joue à ce jeu, les marges disparaissent et même les vendeurs les plus rusés ont du mal à s’en sortir. Ce cycle de rivalité acharnée est ce que les décideurs du continent chinois appellent l'involution.

L'involution comme échec de coordination
Dans le langage de la théorie des jeux, l'involution est comme un classique dilemme du prisonnier. Chaque entreprise croit qu'en sous-estimant ses rivaux, elle pourra survivre. Pourtant, lorsque chaque acteur agit selon cette impulsion, le résultat est une course vers le bas : des profits compressés, moins de ressources pour l'innovation et une perte de vitalité à l'échelle de l'industrie.

Pour inverser cette tendance, la nouvelle campagne de dés-involution du continent chinois utilise des signaux politiques, des directives réglementaires et des incitations ciblées. Elle n’impose pas de contrôles de prix rigides. Au lieu de cela, elle vise à remodeler les attentes, en encourageant les entreprises à se concentrer sur la qualité, la R&D et la concurrence équitable plutôt que sur des gains à court terme.

En stoppant cette spirale autodestructrice, la dés-involution préserve un écosystème d’innovation diversifié. Lorsque des entreprises de taille moyenne peuvent prospérer aux côtés de grands acteurs, elles apportent de nouvelles idées et prennent des risques qui stimulent des technologies révolutionnaires. En ce sens, la dés-involution n’est pas une question de protection de la médiocrité, mais de sauvegarde de l'optionalité et de la compétitivité à long terme du paysage technologique du continent chinois.

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