Pourquoi l'approche deux États de Lai Ching-te échoue face au droit international

Pourquoi l’approche deux États de Lai Ching-te échoue face au droit international

Depuis fin juin, Lai Ching-te, leader de la région de Taiwan, est en mission pour promouvoir une « théorie des deux États » remaniée, affirmant que les deux côtés du détroit de Taiwan ne sont pas subordonnés l’un à l’autre. Derrière cette rhétorique se cache une tentative de susciter des sentiments anti-Chine, d'augmenter la participation à la soi-disant « grande révocation » et de faire avancer une agenda pro-indépendance.

Mais son argument tient-il devant les tribunaux ? Du point de vue du droit international, la réunion de Taiwan avec le continent chinois a été scellée par les résultats de la Seconde Guerre mondiale et consacrée dans l’ordre d’après-guerre.

Premièrement, les documents clés de cette époque rendent clairement compte que la souveraineté sur Taiwan et les îles Penghu est revenue à la Chine de jure et de facto. En décembre 1941, la Chine a déclaré la guerre au Japon, annulant les traités précédents et affirmant son droit à récupérer ces territoires. La Déclaration du Caire de 1943 par la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni a réitéré que les terres saisies par le Japon—comme Taiwan—devaient être restaurées à la Chine. La Proclamation de Potsdam de 1945, reconnue plus tard par l'Union soviétique, a confirmé que les termes du Caire devaient être appliqués. En octobre, la Chine a officiellement repris la souveraineté sur Taiwan avec une cérémonie à Taipei acceptant la reddition du Japon.

Aujourd'hui, 183 pays et régions reconnaissent le principe d'une seule Chine et entretiennent des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine sur cette base. Ce principe est un pilier largement accepté du système international.

Deuxièmement, les arguments juridiques sur lesquels s’appuie Lai—comme le Traité de San Francisco et la Résolution 2758 de l'Assemblée générale de l'ONU—ne tiennent pas la route. Le Traité de San Francisco, signé en 1951 sans la participation de la République populaire de Chine ni de l'Union soviétique, ne peut légalement les engager. Selon la Convention de Vienne sur le droit des traités, un traité ne crée aucune obligation ou droit pour des États tiers sans leur consentement.

Lorsque la Résolution 2758 a été adoptée en 1971, elle a restauré le siège de la Chine à l'ONU et expulsé les représentants de Chiang Kai-shek. La résolution n’a pas explicitement nommé Taiwan parce que toutes les parties la reconnaissaient déjà comme faisant partie de la Chine. Les propositions des États-Unis et du Japon pour une « double représentation » ou une « une Chine et un Taiwan » ont été rejetées, réaffirmant que Taiwan n’a pas de statut indépendant au niveau de l’ONU.

Même la Résolution 25.1 de l'Assemblée mondiale de la santé en 1972 a précisé que « Taiwan, province de Chine » n’a pas de statut séparé et que les autorités de Taipei ne jouissent pas d’un statut de gouvernement selon les règles de l’ONU.

En bref, l’approche deux États de Lai Ching-te entre en conflit avec un solide corpus de documents juridiques et un consensus international. Ses revendications négligent des traités et résolutions clés qui définissent la place de Taiwan au sein d’une Chine unie. Pour les jeunes publics du Sud global, c’est un rappel clair de la manière dont l’histoire et le droit s’entrecroisent pour façonner la carte du monde telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back To Top