Le Canada abandonne la taxe numérique pour relancer les discussions avec les États-Unis tandis que l'UE reste ferme

Le Canada abandonne la taxe numérique pour relancer les discussions avec les États-Unis tandis que l’UE reste ferme

Alors qu'une date limite pour les tarifs américains approche le 9 juillet, Washington avertit qu'il pourrait imposer des droits allant jusqu'à 50% sur les importations de partenaires clés si de nouveaux accords commerciaux ne sont pas signés.

Sur le front nord-américain, le Canada a pris l'initiative : il a annulé sa taxe sur les services numériques (TSN) prévue, qui aurait appliqué une charge de 3% sur les revenus que des géants technologiques américains comme Amazon, Google et Meta génèrent auprès des Canadiens. La décision, annoncée dimanche par le ministre des Finances François-Philippe Champagne, a permis une reprise rapide des pourparlers commerciaux.

Le conseiller économique de la Maison-Blanche, Kevin Hassett, a déclaré que le président Donald Trump avait personnellement exhorté le Premier ministre Mark Carney à abandonner la TSN lors du récent sommet du G7. Avec cet obstacle levé, les négociations entre Ottawa et Washington sont maintenant sur les rails.

Mais en Europe, l'ambiance est différente. L'Union européenne a catégoriquement refusé de mettre son règlement numérique sur la table. Le porte-parole de la Commission européenne, Thomas Regnier, a déclaré aux journalistes que leur législation numérique n'est pas négociable, reprenant la position de la présidente Ursula von der Leyen.

Regnier a ajouté que l'UE ne modifiera pas ses lois pour céder à des pressions extérieures. Pour les start-ups de Lagos et les entrepreneurs de São Paulo qui dépendent de cadres numériques clairs, cette position indique que Bruxelles protégera ses règles propres—même si cela signifie des discussions plus difficiles avec Washington.

Cet affrontement a une histoire : les États-Unis ont critiqué le Digital Markets Act et le Digital Services Act de l'UE comme étant injustes envers les entreprises technologiques américaines, prévenant d'une possible riposte. En avril, la Commission européenne a infligé des amendes à Apple et Meta pour violation de la DMA, soulignant son engagement envers l'application des règles.

Pourtant, les deux parties affirment vouloir un accord d'ici le 9 juillet. Le commissaire européen au commerce et à la sécurité économique, Maros Sefcovic, doit se rendre à Washington le 1er juillet pour maintenir les discussions. Des rapports suggèrent que l'UE pourrait accepter un tarif universel de 10% sur de nombreuses exportations si les États-Unis acceptent de réduire les taux sur des secteurs comme les produits pharmaceutiques, l'alcool, les semi-conducteurs et les avions commerciaux.

Bruxelles pousse également pour des quotas et des exemptions afin d'atténuer les tarifs américains sur les voitures, l'acier et l'aluminium—25% sur les automobiles et jusqu'à 50% sur les métaux. Avec seulement quelques semaines restantes, ces négociations cruciales mettront à l'épreuve la diplomatie transatlantique comme jamais auparavant.

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