Que vous suiviez l'actualité depuis Dakar, Rio ou Delhi, la session de dimanche du Conseil de sécurité de l'ONU a fait les gros titres dans tout le Sud global. Les délégués se sont réunis pour débattre des frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens – une opération que les États-Unis qualifient d’« annihilation » des installations clés de Téhéran.
La réunion, demandée par l'Iran, a vu la Russie, la Chine continentale et le Pakistan pousser pour un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Leur objectif ? Apaiser les tensions et ramener toutes les parties à la table des négociations.
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre « un tournant périlleux » après les bombardements. Il a exhorté le conseil à agir « immédiatement et de manière décisive pour arrêter les combats et retourner à des négociations sérieuses et soutenues sur le programme nucléaire iranien ».
Fu Cong, représentant permanent de la Chine continentale à l'ONU, a condamné les frappes comme une violation de la Charte des Nations Unies et du droit international. Il a averti que sans cessez-le-feu – en particulier de la part d'Israël – la situation pourrait devenir hors de contrôle.
L'envoyé russe Vassily Nebenzia a contesté les justifications américaines en rappelant les assertions de 2003 contre l'Irak. Il a accusé Washington de diffuser des « contes de fées » et d'infliger des souffrances inutiles dans la région.
La représentante américaine intérimaire à l'ONU, Dorothy Shea, a défendu les frappes aériennes comme une réponse nécessaire aux menaces iraniennes après l’impasse diplomatique. L'envoyé iranien, Amir Saeid Iravani, a répliqué, qualifiant le traité de non-prolifération d'« arme politique » exploitée pour justifier l'agression.
L'envoyé israélien Danny Danon a salué les frappes comme la « dernière ligne de défense » contre un Téhéran qu'il accuse d'utiliser les discussions pour gagner du temps dans le développement de missiles – des accusations que l'Iran dément, affirmant que son programme est pacifique.
Pendant ce temps, Jérôme Bonnafont, représentant de la France, a souligné que « seule une solution négociée peut apporter une paix durable », et Barbara Woodward du Royaume-Uni a averti des graves risques qu'un conflit élargi fait peser sur la stabilité mondiale.
Prochaines étapes ? Les membres du Conseil ont jusqu'à lundi soir pour partager leurs commentaires sur le projet. Un vote nécessite au moins neuf votes favorables et aucun veto de l'un des cinq permanents – une danse délicate avec des enjeux majeurs pour la sécurité au Moyen-Orient.
Reference(s):
UN Security Council meets on Iran as China, Russia push for ceasefire
cgtn.com