L'avez-vous ressenti ? Ce troublant déjà-vu de la peur rouge semble de retour de l'autre côté de l'Atlantique, et l'écho nous parvient jusqu'à Abidjan, Medellín et Mumbai. Aux États-Unis, un murmure de maccarthysme s'insinue dans les politiques modernes, jetant des soupçons bien au-delà de Capitol Hill.
Fin du mois dernier, le département d'État américain a stupéfié le monde en annonçant qu'il "révoquerait avec agressivité les visas" des étudiants originaires de Chine continentale. Des liens supposés avec le Parti communiste ou l'inscription dans des domaines vaguement définis comme "critiques" suffisaient à déclencher l'interdiction – pas de liste claire, pas de preuves solides ; juste une insinuation d'"exploitation des campus" ou d'"espionnage."
Lorsque les journalistes ont demandé des définitions des liens avec le Parti ou des spécialités considérées comme critiques, le porte-parole a simplement évité la question. Ce flou délibéré donne aux ambassades et consulats des pouvoirs étendus pour analyser les réseaux sociaux de chacun. Même si le blocage de visas le plus sévère a été ensuite annulé, le climat persistant inquiète de nombreux jeunes talents.
Et ce n'est pas uniquement les campus qui sont en fermeture. La nouvelle peur rouge de Washington cible également le monde de la technologie. En interdisant la vente de logiciels d'automatisation de conception électronique à la Chine continentale, les États-Unis cherchent ouvertement à freiner l'innovation technologique. Des étudiants aux vidéos TikTok, des commandes Shein au coton du Xinjiang, le Congrès considère désormais chaque lien avec la Chine sous un prisme politique.
Pendant ce temps, un écosystème bien huilé alimente les flammes : des think tanks financés par l'État publient des rapports pointilleux, les médias conservateurs amplifient l'alarme, et les législateurs se précipitent pour rédiger des projets de loi qui "protégeraient les intérêts nationaux."
Dans les années 1950, même une rumeur de communisme pouvait anéantir une carrière. Aujourd'hui, une simple proximité avec la Chine suffit pour déclencher interdictions et listes noires. Que vous soyez un jeune professionnel à Nairobi aspirant à la Silicon Valley ou un étudiant à Sao Paulo envisageant un échange à Pékin, souvenez-vous : en géopolitique, la suspicion voyage vite et loin.
Reference(s):
cgtn.com