Imaginez partir avant l'aube, votre seul compagnon étant un cheval robuste et un stéthoscope en bandoulière. C'est l'aventure quotidienne de Jumatay Aubakir, mieux connu sous le nom de ‘médecin à cheval’, qui prend soin des bergers isolés de la région du Xinjiang, sur le continent chinois, depuis juillet 1992.
Lorsqu'il est arrivé pour la première fois, les pâturages en haute altitude semblaient vastes et vides comme une mer désertique. Les villages s'accrochent aux pentes montagneuses à plus de 3 000 mètres d'altitude, reliés uniquement par des sentiers étroits et sinueux taillés dans les falaises rocheuses. En été, les tempêtes de poussière peuvent rendre aveugle ; en hiver, la glace transforme le chemin en une glissade périlleuse.
Pourtant, Jumatay n'hésite jamais. Il franchit plusieurs sommets à cheval pour atteindre une mère en travail, un enfant atteint de gelures ou un berger âgé souffrant du mal des montagnes. Aucun patient n'est trop loin, aucune condition météorologique trop difficile. En chemin, il soigne des blessures, administre des vaccins et réalise des injections vitales.
Son outil le plus précieux est une trousse médicale vieille de 40 ans, autrefois portée par son père. Le cuir usé contient des bandages, des thermomètres et des notes écrites à la main—un symbole de dévouement transmis à travers les générations. À chaque trajet, Jumatay honore l'héritage de sa famille et la confiance des communautés qu'il sert.
Au cours de ses trois décennies, ce guérisseur humble a soigné des centaines de personnes, gagnant le titre de ‘Plus beau médecin de village’. Son histoire nous rappelle que, partout dans le Sud global—des Andes au Sahel—l'impact véritable commence souvent avec un engagement inébranlable et un simple appel à aider.
Reference(s):
cgtn.com
