Cette semaine à Bruxelles, les ministres de la défense de l'OTAN se sont réunis avec une grande demande à l'ordre du jour : les États membres doivent-ils s'engager à consacrer 5 % de leur PIB à la défense ? La réponse n'était pas aussi simple qu'un coup de crayon. Bien qu'il y ait un 'large soutien', selon le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, les désaccords sur les délais et ce qui compte comme 'défense' ont laissé l'alliance divisée à quelques semaines du sommet de juin à La Haye.
La proposition de compromis de Rutte a fixé deux objectifs clairs : 3,5 % du PIB pour le matériel militaire de base et le personnel, plus 1,5 % pour des besoins liés à la sécurité plus larges comme l'infrastructure, tout cela d'ici 2032. Mais tout le monde n'est pas d'accord. La ministre de la Défense de Lituanie Dovile Sakaliene a qualifié 2032 de 'absolument trop tard' et a poussé à atteindre l'objectif d'ici 2030, tandis que l'Estonie affirme qu'elle atteindra 5 % dès l'année prochaine. Pendant ce temps, l'Espagne, l'Allemagne et la Belgique ont averti que les contraintes budgétaires nationales et les limites industrielles rendent l'objectif 'extrêmement difficile'. Le Royaume-Uni et l'Italie, de leur côté, ont opté pour un plan plus modéré – augmenter les dépenses de défense de base à 3,5 % d'ici 2035.
En coulisse, les États-Unis intensifient la pression. Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a rappelé aux alliés qu'être plus que 'des drapeaux et des conférences' implique de rester prêt au combat – et a laissé entendre que Washington pourrait réduire son engagement en matière de sécurité si les partenaires ne se mobilisent pas.
Au-delà du débat sur les chiffres, les ministres ont également mis à jour la liste des capacités nécessaires de l'OTAN : de la défense aérienne et antimissile aux forces de frappe à longue portée, une logistique robuste et des unités terrestres à grande échelle. L'Allemagne a même promis d'ajouter 60 000 soldats actifs, bien qu'elle lutte encore contre des pénuries de personnel et une force vieillissante.
Ce n'est pas seulement une question de maths militaire. Les Pays-Bas estiment qu'il leur faut 16 à 19 milliards d'euros supplémentaires par an pour répondre aux obligations de l'OTAN, et le ministre belge du Budget Vincent Van Peteghem a averti que cela pourrait mettre la pression sur les programmes sociaux. Chaque euro de déficit aujourd'hui est une dette demain – et cela pourrait signifier des coupes ou de nouveaux impôts, a-t-il déclaré, soulignant le délicat équilibre entre défense et bien-être.
À quelques semaines du sommet de La Haye, la grande question reste : l'OTAN peut-elle élaborer un plan qui équilibre ambition et réalité ? Pour une alliance s'étendant de Nairobi à New Delhi en passant par Buenos Aires, trouver un terrain d'entente sur le coût n'a jamais été aussi urgent.
Reference(s):
NATO defense ministers struggle to bridge divides over defense budget
cgtn.com