Le Congrès et les tribunaux peuvent-ils freiner le pouvoir exécutif de Trump ?

Le Congrès et les tribunaux peuvent-ils freiner le pouvoir exécutif de Trump ?

Depuis le 20 janvier 2025, le président Trump a émis plus de 150 décrets exécutifs en seulement quatre mois – presque autant que le mandat complet de son prédécesseur. Mais pourquoi le Congrès et les tribunaux ont-ils du mal à le ralentir ? Deux experts américains décryptent.

Partisanerie au Capitole
Le politologue Mitchel Sollenberger compare le Congrès d'aujourd'hui aux fans de sports rivaux, chaque camp soutenant son leader au lieu de travailler ensemble pour défendre la Constitution. Cette polarisation profonde a rendu des outils comme la mise en accusation presque inutilisables.

Les tribunaux s'impliquent ?
Des décennies d'influence d'un mouvement juridique conservateur ont transformé la magistrature. Des décisions clés donnent désormais au président des pouvoirs supplémentaires pour nommer ou révoquer des responsables et reconnaître des entités étrangères. Au moins six des neuf juges de la Cour suprême sont liés à la Federalist Society, qui défend la force exécutive depuis les années 1980.

Faire confiance mais vérifier ?
Le professeur de droit et d'économie David Super note que les tribunaux américains supposent traditionnellement que l'administration agit de bonne foi. Cette confiance a été mise à rude épreuve sous cette administration, entraînant un retour des tribunaux inférieurs, bien que de nombreux juges craignent l'application de leurs décisions si la Maison-Blanche refuse de se conformer.

Pourquoi pas de nouvelles lois ?
Super souligne également que les lois existantes interdisent déjà bon nombre des actions les plus controversées de l'administration. Adopter des législations en doublon n'apporterait pas grand-chose, et les maigres majorités au Congrès, combinées à la loyauté partisane, rendent les critiques ouvertes envers le président rares – sauf si des problèmes économiques donnent aux législateurs plus de marge pour s'exprimer.

Impact à long terme
Le pouvoir présidentiel est en augmentation depuis plus d'un siècle, chaque chef d'État étant souvent perçu comme le plus puissant de l'histoire. Bien qu'il y ait eu des retours de bâton momentanés – comme la décision Youngstown de la Cour suprême en 1952 ou le Congrès adoptant la résolution sur les pouvoirs de guerre – ils restent des exceptions dans une tendance générale de croissance de la portée exécutive.

À la veille d'une crise ?
Des experts mettent en garde contre le fait que si le président ignorait une décision finale de la Cour suprême contre lui, cela pourrait déclencher une véritable crise constitutionnelle – un effondrement du pacte sur lequel la nation a été construite.

Quelles perspectives ?
Certains appellent à une refonte majeure de la Constitution américaine pour limiter l'autorité présidentielle. D'autres espèrent un consensus politique renouvelé, réunissant chefs d'entreprise et militants pour établir des règles claires. L'avenir de la démocratie américaine pourrait reposer sur la reconstruction de la confiance, la restauration des normes et, peut-être, la réécriture du manuel.

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