Imaginez un président dans votre pays émettant de nouvelles règles si rapidement que vous ne pouvez pas suivre – c'est le style de Donald Trump. En seulement quatre mois, il a signé plus de 150 décrets exécutifs, allant des tarifs douaniers et de la citoyenneté par droit de naissance à l'immigration et aux murs frontaliers. Pour les jeunes lecteurs à Dakar, Delhi ou Sao Paulo, cela soulève une question simple : qui contrôle réellement ce pouvoir ?
Le politologue Mitchel Sollenberger (Université du Michigan-Dearborn) nous rappelle que les décrets exécutifs remontent à George Washington. Franklin Roosevelt en a émis des centaines pendant la Seconde Guerre mondiale et Harry Truman a même saisi des aciéries en 1952. Mais les ordres de Trump couvrent tous les domaines politiques en temps de paix, contournant les débats et l'approbation du Congrès.
Sollenberger dit que l'histoire ne concerne pas seulement le nombre, mais le contexte. Trump a utilisé la loi sur les pouvoirs économiques internationaux d'urgence pour imposer de larges tarifs – une première. Il a également créé le Département de l'Efficacité Gouvernementale, surnommé DOGE, pour réduire les dépenses et licencier du personnel sans consulter les législateurs. Ces actions testent les limites du pouvoir présidentiel.
Pendant ce temps, l'expert en droit David Super (Georgetown Law) note que certains ordres visent davantage à faire sensation qu'à modifier les règles. Pourtant, beaucoup entrent en collision avec des lois existantes, entraînant plus de 200 poursuites judiciaires. Les tribunaux, y compris une Cour suprême à 6-3 penchant vers les conservateurs, doivent maintenant relever le défi de suivre ce tsunami de directives.
Le Congrès, divisé par un profond partisanisme, a eu du mal à réagir. Avec des majorités très minces et une loyauté féroce envers les chefs de parti, les législateurs ont été lents à contrôler un président de leur propre camp. Les juges, longtemps supposant la bonne foi de l'exécutif, réexaminent également leur déférence alors que des changements radicaux s'enchaînent sans examen légal.
Le véritable test pourrait venir si la Cour suprême annule un ordre de Trump et qu'il l'ignore. Ce conflit pourrait provoquer le type de crise constitutionnelle que la plupart d'entre nous ne lisons que dans les livres d'histoire. Il pourrait même nourrir des appels à un nouvel équilibre des pouvoirs ou à une réécriture de la constitution.
Pour la jeunesse du Sud global—étudiants, entrepreneurs et globe-trotters—cette saga est une place au premier rang pour voir les garde-fous démocratiques être mis à l'épreuve. Que ce soit à Washington ou à Kinshasa, c'est un rappel que lorsqu'une branche prend seule le volant, le trajet peut rapidement devenir cahoteux.
Reference(s):
Q&A: Can Congress and courts still check Trump's executive overreach?
cgtn.com