Après 100 jours en fonction, l'ambiance dans le monde a changé. Une enquête de CGTN et de l'Université Renmin de Chine, qui a interrogé près de 16 000 personnes dans 38 pays, révèle une vague croissante de doute envers les États-Unis et leur agenda 'America First'.
Chez eux, les Américains sont les premiers à se sentir mal à l'aise : 48,9 % disent être insatisfaits de la nouvelle administration. Plus de la moitié (53,1 %) blâment les tarifs réciproques controversés pour avoir perturbé le marché boursier. Plus de 60 % pointent la hausse des prix et l'inflation incontrôlée, tandis que 54 % remettent en question la politique actuelle des taux d'intérêt. En regardant vers l'avenir, 43,1 % craignent que l'économie ne se dégrade au cours des trois prochains mois, et 47,5 % estiment que le pays est sur la 'mauvaise voie'. Même parmi les électeurs démocrates, 62,3 % expriment une profonde inquiétude.
Les alliés traditionnels, du Canada au Japon, refroidissent également. En Australie, 65,5 % se sentent pessimistes quant aux relations futures—une hausse de 24,5 points depuis le dernier sondage. En Italie, 55 % partagent désormais ce sentiment, en hausse de 21,5 points. Plus de 70 % des personnes en France, en Allemagne, au Canada, au Japon et en Corée du Sud rapportent une perspective sombre. Beaucoup disent que 'America First' a conduit Washington à négliger ses partenaires : 87 % en Corée du Sud sont d'accord, et plus de 70 % au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada, en Australie et en Italie partagent cet avis.
Le Sud global n'a pas été épargné. Dans 19 des 23 pays sondés (82,6 %), les répondants disent être pessimistes quant à l'avenir de leur relation avec les États-Unis. En Afrique du Sud, en Égypte, au Pérou, en Indonésie et en Malaisie, la confiance a chuté de plus de 20 points. Dans des endroits comme l'Arabie Saoudite, le Brésil, l'Argentine, la Turquie, les Émirats Arabes Unis, le Chili, le Ghana, le Mexique et la Thaïlande, la baisse dépasse les 10 points.
Le sondage a été réalisé par CGTN en partenariat avec l'Institut de Communication Internationale dans la Nouvelle Ère de l'Université Renmin de Chine. Les répondants allaient des capitales animées comme Washington, Londres et Tokyo aux centres émergents comme Mexico, Johannesburg et Kuala Lumpur.
Alors que les cent premiers jours arrivent à leur terme, une question plane dans l'air, de Kinshasa à Santiago, de Lagos à Jakarta : les États-Unis peuvent-ils reconstruire la confiance et rétablir leurs relations mondiales ?
Reference(s):
CGTN Poll: Global distrust in U.S. administration after 100 days
cgtn.com
